Habitations
Dans les habitations traditionnelles, l'aération se produisait naturellement à travers les infiltrations issues des fenêtres, des portes et de la toiture. Cependant, ce processus entraînait des pertes de chaleur non contrôlées, ce qui constituait, de facto, une forme de ventilation. Malheureusement, ni les débits ni les flux de cette ventilation n'étaient maîtrisés, entraînant souvent d'importantes déperditions d'énergie et rendant les maisons peu efficaces sur le plan énergétique.
De nos jours, les maisons bénéficient d'une isolation bien meilleure, mettant davantage l'accent sur l'étanchéité des bâtiments. Cependant, il reste essentiel d'évacuer l'humidité générée par les activités quotidiennes et la respiration des occupants, parfois plusieurs dizaines de litres par jour. L'absence d'une ventilation adéquate peut entraîner des conséquences préjudiciables telles que la condensation, la formation de moisissures, l'apparition de salpêtre, et les risques pour la santé qui en découlent, tels que les allergies, l'asthme, ainsi que les infections respiratoires et cutanées.
Depuis 2006, les nouvelles constructions et les rénovations importantes sont tenues d'intégrer un système de ventilation. L'objectif est d'éliminer l'air vicié et humide tout en introduisant la quantité appropriée d'air sec et frais de l'extérieur (à raison de 3,6 m³ d'air par m² de surface habitable). Cette mesure permet non seulement de réaliser des économies significatives en termes de conservation de la chaleur, mais aussi de garantir un environnement intérieur sain.
La ventilation mécanique contrôlée/centralisée (VMC) constitue un système essentiel qui insuffle de l'air frais dans les pièces sèches (notamment le séjour et les chambres) tout en extrayant l'air dans les pièces humides (notamment la cuisine, la salle de bain et les WC). Afin d'améliorer l'efficacité énergétique, les systèmes VMC modernes sont souvent équipés d'un échangeur thermique. Ce dispositif permet de préchauffer l'air entrant en hiver à l'aide de l'air sortant, donnant ainsi naissance à ce que l'on appelle une ventilation double flux ou VMC de type D.
L'échangeur thermique de la VMC double flux
Dans le contexte d'une Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) double flux, l'air frais est capté par une bouche située en toiture, ou en façade, et connectée à l'échangeur thermique. Contrairement à une VMC simple flux, où l'air est aspiré par des aérateurs de fenêtres ou en façade, cette approche permet d'acheminer l'air neuf vers les différentes pièces (salon, chambres, etc.) à travers des gaines dédiées. De manière simultanée, l'air vicié, chaud et humide, est extrait des pièces dites "humides" (salle de bain, wc, cuisine, buanderie) et dirigé vers l'échangeur thermique.
C'est dans l'échangeur thermique qu'un transfert de chaleur (calories) s'opère, permettant de chauffer l'air neuf en utilisant la chaleur de l'air vicié. L'air neuf est filtré pour assurer sa qualité. L'air vicié est également filtré pour protéger l'échangeur et le ventilateur.
L'échangeur thermique de la VMC double flux permet de diminuer jusqu’à 90 % les pertes de chaleur liées au renouvellement d’air.
La circulation de l'air intérieur
Afin de favoriser la circulation de l'air intérieur, il est recommandé de détalonner légèrement le bas des portes, créant ainsi une fente d'environ 1,5 cm de hauteur. Il est essentiel que l'air puisse circuler librement à travers les différentes pièces du logement, permettant un transfert depuis les bouches de pulsions d'air neuf vers les bouches de reprise d'air vicié se trouvant dans des pièces différentes. Cette nécessité conduit donc au détalonnage des portes, facilitant ainsi le balayage des pièces par la VMC et assurant une bonne aération.